Tu le vois peut-être porté par tes artistes favoris depuis plusieurs années, voire encore davantage sur la période récente.Tu le portes peut-être toi-même, ou bien tu te demandes ce qui pousse certains à revêtir ce “bout de tissu” sur la tête, et ce que cela signifie.
Si tu souhaites comprendre la signification et l’importance du durag, tu es au bon endroit. Dans cet article, nous allons te raconter l’histoire du durag et t’expliquer pourquoi il est désormais devenu plus que jamais symbolique.
Ce simple bout de tissu est en effet un véritable symbole culturel qui a traversé les époques. Longtemps mis de côté dans nos sociétés voire totalement proscrit, le durag a finalement tenu bon et est devenu aujourd’hui un emblème de fierté pour la communauté noire.
L'origine du durag
Le durag, c’est quoi ?
Le durag est un couvre-chef, qui peut s’apparenter à un foulard, une écharpe, un bandana, un turban ou encore un bandeau que l’on met sur la tête, au même titre qu'une casquette par exemple. Il peut adopter plusieurs appellations telles que du-rag ou encore doo-rag.
Son nom proviendrait de la contraction entre “doo” (coiffure) et “rag” (chiffon). On peut s’en servir pour protéger ses cheveux ou parfaire sa coiffure, et acquérir ce que l’on appelle les “waves” (nous y reviendrons). Longtemps perçu comme un symbole communautaire, il revient désormais sur le devant de la scène.
Le durag à l’époque de l’esclavage
Le durag est loin d'être une nouveauté. Ce n’est pas un objet qui date d’hier, bien au contraire. Il est apparu il y a déjà plusieurs siècles de cela, puisque son existence remonte au temps de l’esclavage. A la base, le durag servait à dissimuler la chevelure des femmes noires de l’époque, considérée alors comme “trop voyante”.
Il avait pour but de cacher au maximum la beauté de ces femmes, pour marquer leur infériorité et montrer leur statut de dominée. Le durag est donc à l’origine est symbole d'oppression et de stigmatisation de la communauté noire.
Cependant, ce phénomène a considérablement changé au fil du temps et le durag est devenu un objet habituel, notamment chez la communauté afro-américaine. Dans les années 1930, des mouvements comme la renaissance de Harlem (marquant le renouveau de la culture afro-américaine) ont favorisé l’intégration du durag dans cette culture.
La communauté se l’est alors approprié, et même s’il a connu des hauts et des bas par la suite, il n’a jamais totalement disparu et a même fini par devenir de nos jours un véritable accessoire de mode.
Qui a inventé le durag ?
L’un des premiers documents que l’on peut retrouver évoquant le sujet du durag remonte à juin 1966, avec un article publié dans le Akron Beacon Journal. L’article utilisait alors le terme “Do Rag”, et décrivait un “tissu porté autour du front”, qui avait pour but de “maintenir les cheveux en place”. En réalité, personne ne sait réellement qui a inventé le durag. Selon le célèbre quotidien américain New-York Times, il n’y a pas de réel inventeur du durag.
Le journal évoque le cas de Darren Dowdy, alors président à l’époque de la société So Many Waves. Cette société est sans doute la première à avoir commercialisé des durags aux alentours de la fin des années 1970. C’était une entreprise de cosmétiques vendant des produits capillaires et elle proposait ses durags dans des kits d'accessoires de coiffure, pour aider à maintenir la coupe de cheveux.
L’utilité du durag
Le durag à ce moment n’avait pas vocation à être porté pour la mode puisqu’il était juste proposé au milieu du shampooing, après-shampooing ou des peignes.
C’est d’ailleurs à cette époque que le durag devient un élément incontournable dans le secteur des soins de cheveux. Il devient alors un accessoire courant chez les hommes noirs, qui l’utilisent pour se coiffer plus facilement, mais aussi maintenir leur cheveux durant leur sommeil.
L’influence du durag commence à s’étendre et il est utilisé même dans les prisons où les détenus ont commencé à attacher un durag sur leur tête pour maintenir leur coupe et stimuler la fibre capillaire. A cette période, le durag est donc vu seulement comme un objet fonctionnel contribuant au soin des cheveux.
On lui a néanmoins découvert d’autres vertus dans le futur, qui sont résumées dans notre article énumérant 10 raison de porter un durag si jamais tu veux en savoir plus quant à son utilité !
La signification du durag
Symbole du ghetto
Néanmoins, l’image du durag va évoluer à partir des années 1990. Il entre alors véritablement au sein de la culture hip-hop et devient rapidement un objet incontournable. De nombreux rappeurs de l’époque tels que Nelly, Jay-Z, ou encore 50 Cent pour ne citer qu’eux, commencent à régulièrement se montrer avec un durag et à le rendre de plus en plus populaire.
Le durag était alors porté par les adeptes de cette culture, et sera donc associé à la mode streetwear. Le durag est donc porté avec les différents vêtements symbolisant le style hip-hop :
- Sweat à capuche
- Tee-shirt
- Jogging
- Survêtement
- Baskets
A ce moment, le durag devient un symbole de la culture noire dans les quartiers défavorisés.
La place du durag dans le rap
Cependant, ce phénomène n’était pas forcément bien reçu. Les artistes qui ont popularisé le durag étaient souvent dans le genre du “gangsta rap”, certains d’entre eux avaient fait de la prison, montraient des armes dans leur clip etc.
A cette époque, le hip-hop (ainsi que le sportswear) n’avait pas encore l’influence qu’il possède aujourd’hui dans toutes les classes sociales, et il était surtout écouté par les personnes des milieux défavorisés.
Ces rappeurs étaient donc très mal vus par la classe dominante blanche à cette période. Les hommes noirs au style urban qui portaient le durag étaient étiquetés comme des voyous, des gens de basse classe sociale.
Le durag était directement associé aux afro-américains vivants dans les ghettos, et donc consciemment ou inconsciemment, à un symbole de dangerosité pour la majorité des personnes.
Un objet proscrit
Au vu des réactions négatives qu’il suscitait, le durag a commencé à être banni dans la société aux débuts des années 2000. En 2001, la NFL a décidé d’interdire aux joueurs le port du durag. La ligue a justifié cette décision par l’intention d’appliquer un “code vestimentaire plus uniforme”.
Néanmoins, cette décision peut s’apparenter à une décision raciste car c’était en grande majorité des joueurs noirs qui portaient le durag. L’ancien coach des Vikings du Minnesota, Dennis Green était du même avis. La NFL disait elle, ne pas vouloir que les joueurs soient “associés à des gangs”.
En 2005, la NBA a fait la même chose en appliquant elle aussi l’interdiction du durag. Le joueur de basket Allen Iverson a milité pour le port du durag sur le terrain. C’était un enfant du milieu hip-hop et il possédait d’une forte personnalité.
Il avait à l’époque déclaré : “Ils visent ma génération, la génération hip-hop”. Le joueur Sam Perkins avait été aussi réprimandé par la NBA pour avoir porté un durag lors d’un match de pré-saison. La ligue considérait que c’était “un risque pour la sécurité”.
Globalement, il y avait une volonté clair de limiter l’influence du durag à cette époque. L’auteure Emma Dabiri, explique dans son livre Don't Touch My Hair, que les durags « ont été diabolisés, comme de nombreuses formes d'expressions culturelles noires ».
Au milieu des année 2000 et après les différentes polémiques à son sujet, le durag commence à disparaître progressivement de la société. On le voit alors de moins en moins dans les clips des artistes issus du rap et du RnB par exemple.
Le durag dans la mode contemporaine
Le retour en force
Dans les années 2010, le durag revient sur le devant de la scène. Il est désormais présent dans les espaces où il a pu être proscrit auparavant. Il y a clairement une corrélation avec phénomène et le renouveau du rap. Le hip-hop au sens large s’est extrêmement répandu sur ces dernières années, et touche maintenant toutes les classes sociales.
Désormais, la musique réservée autrefois aux habitants des quartiers défavorisés est écoutée par des personnes provenants de tous les milieux. Le durag est donc maintenant accepté, que ce soit pour les hommes ou pour les femmes.
Cet événement pousse donc la culture hip-hop vers le haut et celle-ci prend de plus en plus d’influence au cours du temps. Tous les codes ou symboles de cette culture sont plus populaires et plus facilement acceptés. Pour illustrer ceci, on peut prendre un exemple qui peut être qualifié de marquant : en 2014, Chanel a décidé de commercialiser des durags.
L’entreprise a dû néanmoins rapidement abandonner cette idée car la marque a tout de suite été accusée d’appropriation culturelle. Cependant, voir une marque de luxe aussi prestigieuse telle que Chanel faire ce choix est fortement révélateur du regain d’intérêt pour le durag et la culture qui l’entoure.
Le durag porté par les stars
On voit désormais le durag là où l’on ne l’imaginait pas il y’a quelques années en arrière. L’exemple sans doute le plus frappant s’est produit en mai 2020 : sur la une du célèbre magazine Vogue, on y voit Rihanna poser avec un durag. Le cliché est accompagné du titre explicite : “Rebel !”, qui montre la volonté prononcée de mettre le durag et sa culture en avant.
Le rédacteur en chef de British Vogue, Edward Enninful, a avoué qu’il n’aurait jamais pu imaginer un durag en une du magazine auparavant. Il explique que le durag est un “symbole puissant de la vie des noirs”, mais qu’il n’était jamais regardé “le prisme de la mode et du luxe”.
Cet exemple de star qui revendique le port du durag n’est pas un cas isolé. Rihanna est même coutumière du fait : à l’occasion de la CFDA Fashion Awards en 2014, elle portait un durag Swarovski orné de cristaux pour récupérer son prix d’icône de la mode. L’artiste met en avant le durag aussi bien sur scène que dans ses collections de vêtements, comme la collection Fenty x Puma.
En 2018 à l’occasion du défilé du MET Gala, l’artiste Solange (soeur de Beyoncé) revêtit un durag noir. Sur son durag est écrit le message : “My God Wears a Du-Rag” (“Mon dieu porte un durag”). On voit également l’apparition du durag dans le clip “Apeshit” de Jay-Z et Beyoncé.
Il est donc maintenant présent et mis en avant dans l’espace public comme pendant des défilés de mode, chose qui paraissait impensable quelques années auparavant.
De manière générale, les rappeurs et les célébrités qui ont une affection pour cette culture des années 90 ont remis au goût du jour le durag. Par exemple, le rappeur A$AP Ferg est en quelque sorte devenu le porte-parole officieux du rap sur le sujet du durag, associant cet accessoire à des dents en or et à une esthétique rétro.
Les doutes qui subsistaient quant au retour au premier plan du durag se sont évaporés lorsque GQ a fait appel à l’artiste pour une vidéo expliquant comment porter son durag.
Un symbole de fierté
L'héritage du durag est aujourd'hui bel et bien présent chez la communauté noire. Un événement a même été créé en rapport avec le durag : “The Durag History Week” (= la semaine de l'histoire du durag). C’est le journaliste Vann R. Newkirk II qui en est à l’origine et cela se passe sur Twitter. C’est un hommage aux personnalités publiques et une célébration des moments culturels qui ont mis en valeur le durag.
En juin, Joseph Headen a créé le premier “Durag Fest” à la galerie BLKMRKT, à Charlotte, en Caroline du Nord. Cet événement représente la mise en place d’une salle de bal pour les durag de toutes longueurs et de n’importe quelle coupe.
Les vidéos de jeunes hommes noirs (et de certaines femmes aussi) qui font des "waves checks" sont devenues virales sur les réseaux sociaux et sont incroyables à regarder. Chaque participant, parfois en grand groupe, parfois seul, détache son durag de façon spectaculaire devant la caméra pour révéler - dans une ambiance pour le moins joyeuse et bruyante- les waves qui se cachent en dessous.
Dans certaines universités, les waves checks sont même devenus de véritables événements sociaux. Si tu souhaites savoir comment arriver à de tels résultats capillaires, nous ne pouvons que te conseiller d’aller jeter un œil à notre guide expliquant de A à Z comment faire des waves !
Le durag a même été vu à plusieurs reprises ces dernières semaines à l’occasion des manifestations pour le mouvement Black Lives Matter. Étant donné que le durag est un symbole de la lutte pour l’acceptation de la communauté noire, il est totalement logique de le voir apparaître durant ce genre d’événements.
De manière générale, le durag aura connu des hauts et des bas dans son histoire. On aura même tenté de l’interdire, pour sa représentation d’une culture qui n’a pas toujours été acceptée par la classe dominante blanche.
Mais malgré les difficultés, le durag a finalement tenu bon. Il est désormais devenu aujourd’hui à travers le monde plus qu’un simple accessoire de mode enfin accepté, un véritable symbole de fierté.
Si tu veux toi aussi porter un durag, n’hésite pas à aller découvrir nos nombreuses collections ! Nous sommes fier d’être l’enseigne numéro une en France dans notre domaine et de disposer du plus large choix de durags ! Tu trouveras ainsi sur notre site tout type de durags, que ce soit pour homme et pour femme.
Tu peux adopter un durag aussi bien en satin de polyester qu’en maille, velours ou dentelle, peu importe que tu aies les cheveux courts, les cheveux bouclés ou crépus. Tu peux opter pour un peu de fantaisie avec par exemple un durag fluo ou multicolore, des coloris, ou encore des imprimés. Au niveau des couleurs, nous pouvons te proposer des couleurs classiques comme le blanc ou noir, mais aussi plus originales telles que :
- Beige
- Turquoise
- Violet
- Corail
- Fuchsia
Le durag est facilement réglable et peut être noué à ta convenance, pour posséder le meilleur confort possible. Chacun de nos durags (excepté pour les durags enfant) dispose donc d’une taille unique. De plus, le durag est unisexe et peut être porté toutes les saisons, que ce soit pour la période automne-hiver ou printemps-été, tu peux ainsi utiliser ton durag toute l’année !
